Les hirondelles de Guéant ne font pas le printemps de la sécurité

Claude Guéant vient d’annoncer la création de « patrouilleurs » chargés d’assurer la visibilité de la police. Il s’agit d’un retour par la petite porte de la police de proximité. Pour Nicolas Sarkozy et son équipe, il s’agit d’un formidable aveu d’échec après tant d’années passées à saccager la police de proximité créée par la gauche.

Pour autant, le retour de ces « hirondelles » ne fait pas le printemps de la sécurité. L’annonce de Claude Guéant reste particulièrement floue. Tout indique que ces nouvelles unités se feront par le biais d’un redéploiement des forces de police existantes qui souffrent déjà cruellement de sous-effectif.

La France a besoin d’une politique ambitieuse en matière de sécurité. Cela passe d’abord par un grand service public de la sécurité. Cette politique nécessite d’en finir avec la RGPP destructrice d’emplois de fonctionnaires de police ou de gendarmes. Dans le même temps, une politique de sécurité efficace devra s’appuyer sur une lutte sans merci contre l’argent sale et les trafics qui prennent leurs racines dans les beaux quartiers et pourrissent la vie des habitants des quartiers populaires.

Ian Brossat, responsable aux questions de sécurité à la direction nationale du PCF

Nicolas Sarkozy récidive

Ce jeudi 3 février, le Président de la République est revenu sur sa politique de sécurité, au cours d’un déplacement à Orléans, profitant à son habitude de l’émotion suscitée par la malheureuse affaire « Laetitia ».

Fort de son psittacisme comme seul argument, le Président de la République a balayé les suppressions de postes annoncés dans la police et la gendarmerie, mettant l’accent, comme toujours, sur la technologie : police scientifique, vidéosurveillance, etc. La performance de Nicolas Sarkozy n’a donné lieu à aucune proposition politique, sinon un volontarisme qui sonne creux : réagir, sévir.

Sa priorité n’est pas notre sécurité mais la maîtrise des dépenses publiques. Le Président de la République ne se rend pas compte qu’à répéter toujours les mêmes rodomontades, il ne convainc plus personne : le disque est rayé.

Ian Brossat, responsable des questions de sécurité au PCF,

Chiffres de la délinquance : Les manipulations statistiques ne font pas une politique

A l’occasion d’une interview reprise par lefigaro.fr, le Ministre de l’Intérieur pavoise en annonçant une baisse de 2% de la délinquance. Alors qu’á de l’avis de tous, la détérioration est certaine, Brice Hortefeux avance un bilan flatteur de sa politique de lutte contre la délinquance.

En réalité, le Ministre de l’Intérieur doit être le seul à y croire. Il finit d’ailleurs par reconnaître du bout des lèvres une hausse des cambriolages et des violences aux personnes pour aussitôt fuir ses responsabilités en affirmant qu’elles sont le « point noir de toute société développée ». Plus préoccupant, M. Hortefeux confirme les suppressions de postes de policiers et de gendarmes pour les années à venir, ce qui ne manquera pas d’aggraver encore la situation.

On regrette qu’il manque à ce bilan les condamnations de Brice Hortefeux en 2010 pour propos racistes et atteinte à la présomption d’innocence : la délinquance est partout. Quant aux quartiers dans lesquels la police ne s’aventure plus qu’à reculons, on se demande de toute façon comment ils sont pris en compte. Dans quel monde vit le ministre ? Un monde merveilleux, probablement.Ian Brossat, responsable des questions de sécurité au PCF

La sécurité est un service public, sa privatisation favorise l’insécurité

Dans un document diffusé ce soir par France 2 (Envoyé Spécial), deux journalistes parviennent sans mal à prendre l’avion avec une arme dans leurs bagages. En cause : la sécurité aéroportuaire, assurée aujourd’hui par des sociétés privées.

Pour des raisons budgétaires, la sécurité dans les aéroports est, depuis plusieurs années, l’affaire de sociétés privées dont la facture est deux à trois fois moindre que celle de la police. Rien d’anormal puisque leurs employés sont moins payés et moins formés que des policiers.

Mais la sécurité des voyageurs est, elle aussi, au rabais. Alors que le gouvernement encourage le recours au privé pour diminuer le nombre de policiers, les journalistes de France 2 démontrent que la sécurité ne saurait faire l’objet d’un tel marchandage. Elle doit rester l’affaire d’un service public compétent et responsable. Au nom du PCF, je demande aux Ministre de l’Intérieur et au Secrétaire d’État aux Transports de prendre des dispositions au plus vite pour mettre un terme à cette logique de privatisation qui met en danger la sécurité des voyageurs.

Ian Brossat, Responsable des questions de sécurité au PCF,

Paris, le 6 janvier 2011.